Informations générales
Description et éléments caractéristiques
L’élément qui caractérise le hêtre à grandes feuilles, c’est son écorce à l’allure d’une peau d’éléphant grise et lisse, même chez les vieux sujets.
Tout comme le chêne rouge, les jeunes arbres gardent leurs feuilles séchées presque tout l’hiver grâce à un phénomène qui se nomme la « marcescence ». Les feuilles compléteront leur abscission (processus de décollement) au printemps suivant au moment de l’ouverture des bourgeons. On peut le distinguer du chêne rouge par le fait que ses feuilles sont entières et dentées sur leur pourtour.
Chez les jeunes sujets, les branches sont fortement ramifiées et se développent à l'horizontale à partir du tronc.
Son fruit ovale, une faîne de 2 cm de long, est constitué de 4 valves hérissées d’aiguillons crochus assez courts. Lorsque le fruit est à maturité, en octobre, les valves s’ouvrent pour laisser tomber la graine comestible.
Les racines sont superficielles et peuvent drageonner, formant au fil du temps des bosquets denses où peu d’autres plantes arrivent à s’installer.
Énoncé d'intérêt
L’aire naturelle de distribution du hêtre à grandes feuilles au Canada se limite au sud de l’Ontario et du Québec. Au Québec, sa distribution est limitée au nord par les Laurentides et à l’est par une ligne reliant Cap-Tourmente à la rivière Restigouche. Comme il s’agit d’une espèce à croissance très lente qui se développe surtout à l’ombre des forêts matures, de plus en plus rares, son territoire tend à diminuer.
Son bois très dur et résistant à la pourriture a été largement exploité par les colons. Il était également considéré comme indésirable par les exploitants d’érablières sucrières qui espéraient augmenter leur récolte en l’éliminant. Le hêtre à grandes feuilles était donc récolté systématiquement. Au fil du temps, il est donc disparu du mont Royal. Il a été réintroduit, il y a environ 50 ans, dans les aires gazonnées lors de l’aménagement ornemental du parc.
Sachant que :
• le hêtre à grandes feuilles met en moyenne 40 à 60 ans avant de produire des graines en quantité importante;
• les graines sont très lourdes malgré leur petite taille et tombent généralement près de l’arbre;
• quelques faînes sont tout de même dispersées sur plusieurs kilomètres, principalement par les geais bleus,
on peut supposer que l’unique jeune semis retrouvé dans la chênaie rouge à érable à sucre du parc Summit provient des arbres plantés au parc du Mont-Royal, il y a un demi-siècle.
Les racines du hêtre à grandes feuilles sont fréquemment parasitées par une plante herbacée, ramifiée et jaunâtre : l’épifage de Virginie (Epifagus virginiana). Cette plante complète son cycle en un mois. On l’aperçoit en automne seulement. Lorsque l’épifage germe, elle développe des crampons pour s’attacher à la racine du hêtre. Cette racine ne tarde pas à développer une pousse qui s’enfonce dans le bulbe de l’épifage et lui déverse des éléments nutritifs.
- Rare
- Forestier
- Milieux humides
- Autre
- Bon
Fonctions et usages
- Comestible (humain)
- Naturalisation
- Nourriture pour la faune
- Autre
Documentations
Site internet
Références bibliographiques
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VILLE DE MONTRÉAL. Plan de protection et de mise en valeur du mont Royal. Ville de Montréal, Montréal, 2009, 90 pages.
Sites d'observation
- Ville-Marie
Montréal
Canada
- Colline Westmount
- Le flanc sud-ouest, quartier Westmount
- Ville-Marie
Montréal
Canada
- Colline Mont-Royal
- Le flanc sud, quartier centre-ville
- Ville-Marie
Montréal
Canada
- Colline Mont-Royal
- Le flanc sud, quartier centre-ville
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