Informations générales
Optant pour un développement étalé, l’artiste a réalisé une œuvre intimement intégrée au paysage qui l’entoure. Deux rangées d’arbres en délimitent le parcours. Au sol, le relief a été remodelé afin d’y dessiner quatorze arcs de cercle, sept de chaque côté de l’allée qui les traverse.
Il en résulte quatorze tertres surmontés d’une bande de granit noir sur laquelle apparaît, en lettres métalliques, le nom de chacune des victimes. De plus l’initiale de chaque prénom s’élève comme une stèle constituant un assemblage.
Au pied de chacune des stèles, on peut déchiffrer la date de naissance et de décès de la personne commémorée.
Interprétation
Par cette œuvre paysagée, l’artiste livre un monument commémoratif dont la mémoire n’est pas assujettie à la tragédie qu’elle vient rappeler. Car si l’onde de choc que l’événement a engendrée est symbolisée par les arcs de cercle, chaque victime reçoit un fragment particulier de l’espace construit. Ce traitement individualisé trouve également un écho dans la manière dont les noms sont écrits, selon un procédé qui exige un temps d’arrêt pour la lecture, de manière à inciter le passant au recueillement. De plus en mettant en évidence l’initiale du prénom, l’œuvre se dote d’une résonnance personnelle de sorte que la mémoire s’individualise encore davantage.
L’œuvre conçue pour la place du 6–décembre-1989 fait partie d’un corpus spécifique dans la production de l’artiste où l’accent est mis sur les lettres et les mots. C’est le cas entre autres de Monument pour L (1993) installée au parc Fort-Rolland dans l’arrondissement Lachine et de Non titrée (1993) intégrée à l’architecture de la Bibliothèque de l’université Concordia, à Montréal, et réalisée en collaboration avec le collectif Effets publics.
Documentations
Références bibliographiques
VILLE DE MONTRÉAL. Dossiers Art public.
Historique
Période de développement
Année d'installation
Période de réalisation
Cette œuvre commémorative a été commandée par la Ville de Montréal pour souligner le 10e anniversaire de la tuerie survenue le 6 décembre 1989 à l’École Polytechnique de Montréal. Pour sa réalisation, la Ville s’est associée à la Fondation des victimes du 6 décembre contre la violence afin de promouvoir des valeurs de respect et de non –violence.
Cet événement a coûté la vie à quatorze jeunes femmes : Hélène Coldan, Nathalie Croteau, Barbara Daigneault, Anne-Marie Edward, Maud Haviernick, Maryse Laganière, Maryse Leclair, Anne-Marie Lemay, Sonia Pelletier, Michèle Richard, Annie St-Arneault, Annie Turcotte. Il restera à jamais gravé dans la mémoire québécoise et canadienne.
À l’écart de la tradition du monument commémoratif conventionnel, l’œuvre a été conçue avec l’assistance technique de l’architecte du paysage Marie-Claude Robert, et la participation financière de la firme Granit Bussière et de l’Ordre des Ingénieurs du Québec.
Auteur
Collaborateurs
Type
- Œuvre d'art
Arrondissement/ville
- Côte-des-Neiges – Notre-Dame-de-Grâce
Sommet
- Colline Mont-Royal
Unité topographique
- Le flanc nord-ouest, quartiers Côté-des-Neige, Westmount