Informations générales
Huile sur toile représentant le face-à-face entre Jacques Cartier et les Iroquois avec à gauche, les Amérindiens et à droite les Français. Précédant son groupe, le chef des Iroquois dresse le bras en signe de bienvenue alors que Cartier lui répond en élevant légèrement le sien tout en gardant l’autre main sur la poignée de son épée. Derrière lui, les hommes portent bien haut leurs lances. Au loin, le ciel s’obscurcit.
Entre les deux groupes, dans l’espace donnant sur la vallée, des marins tirent une embarcation, alors que le paysage à l’arrière plan laisse entrevoir le Saint-Laurent et l’île Sainte-Hélène.
Interprétation
Cette œuvre offre une vision originale des relations entre les Européens et les autochtones en montrant des Iroquois manifestement pacifiques alors que les Français sont présentés dans une attitude beaucoup plus guerrière et agressive. La salutation de Cartier, plus contenue que celle de son vis-à-vis, et sa main gauche sur la poignée de son épée traduisent une certaine méfiance, tout comme l’attitude des soldats qui l’accompagnent. Cette arrogance témoigne des visées colonisatrices des Européens, symbolisées également par les marins sur le point d’accoster dans un geste qu’on peut facilement interpréter comme une volonté de s’établir. Ce genre de situation étant susceptible d’engendrer des conflits, le ciel sur le point de s’obscurcir laisse sans doute présager des difficultés à venir.
Peintre de la modernité et de l’urbanité, Hébert s’était peu frotté au genre historique. Par sa composition, sa facture et sa thématique, cette œuvre est en rupture avec sa production. Le choix des couleurs et le traitement du ciel portent néanmoins sa marque.
Documentations
Références bibliographiques
LACROIX, Laurier. Les tableaux historiques du Chalet de la montagne du parc du Mont-Royal – Étude historique et iconographique. Juin 2003. [En ligne]. http://www.ville.montreal.qc.ca/pls/portal/docs/page/culture_fr/media/do. Consulté le 12 avril 2010.
L’ALLIER, Pierre. Adrien Hébert. Québec, Musée du Québec, 1993, 193 pages.
VILLE DE MONTRÉAL. Dossiers Art public.
Historique
Période de développement
Année d'installation
Période de réalisation
Au début des années 1930, la Ville de Montréal décide de construire un chalet spacieux près de l’Observatoire du parc Mont-Royal. Afin de rappeler au visiteur le riche passé du lieu où il se trouve, l’architecte Aristide Beaugrand-Champagne conçoit un ambitieux programme iconographique autour de onze épisodes de l’histoire de Montréal et de la montagne, programme qui sera complété par la reproduction de six cartes montrant l’évolution du site de 1535 à 1760. Il fait appel à treize peintres pour célébrer cette histoire de Montréal sous le Régime français. Douze d’entre eux se consacreront à la réalisation des tableaux historiques comme tels, tandis qu’un treizième, Paul-Émile Borduas se chargera des cartes. En tout dix-sept œuvres seront produites.
Destiné à aider les artistes en cette période difficile où le chômage sévit, le chantier réunit un ensemble représentatif de la communauté artistique montréalaise de l’époque tant du point de vue de l’âge que de l’origine ou de la formation des participants. Cet éclectisme est compensé par le choix des sujets qui portent tous sur les exploits de l’un ou l’autre des héros ou explorateurs suivants : Jacques Cartier, Samuel de Champlain, Maisonneuve, La Salle et Dollar des Ormeaux.
Fils du sculpteur Louis-Philippe Hébert, Adrien Hébert est réputé pour ses portraits, ses vues de Montréal et ses représentations du port. Au moment où il reçoit la commande de Beaugrand-Champagne, sa carrière est bien établie.
En 2003, la Ville de Montréal a fait restaurer tous les tableaux installés au Chalet de la montagne.
Auteur
Type
- Œuvre d'art
Arrondissement/ville
- Ville-Marie
Sommet
- Colline Mont-Royal
Unité topographique
- Le flanc sud, quartier centre-ville